Les éditions Le Ver à Soie

Rencontre avec Virginie Symaniec

au Café-librairie l’Ivraie – Douarnenez

jeudi 29 septembre à 20h30

Information : Tél.09.73.65.03.73

19, rue Voltaire

Virginie Symaniec, fondatrice des éditions Le Ver à Soie*, est actuellement en résidence d’écriture à Douarnenez invitée par l’association Rhizomes**.

L’occasion de faire un focus sur cette jeune et talentueuse maison d’édition qui choisit de décliner le thème de l’exil à travers ses publications. Plusieurs collections, entre romans et albums jeunesse, constituent un catalogue où chaque livre, véritable bel objet illustré par Elza Lacotte, est aussi une source de voyage, d’émerveillement, d’émotions et de réflexions autour de l’ailleurs, du départ…

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La Déesse des vers à soie

D’après un conte traditionnel chinois sur l’exil

éditions Le Ver à Soie – 53 pages – 2014 – 14 euros

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Pendant tout le temps qu’avait duré le voyage, ils s’étaient beaucoup aimés. Chevauchant les airs, ils avaient d’abord commencé à se ressembler. Puis, peu à peu, ils s’étaient métamorphosés pour ne devenir qu’un seul et même être : une jeune femme à tête de cheval, au ventre aussi rond et aussi doux qu’un cocon de soie.

Cannü, jeune fille chinoise belle et intelligente, vit seule avec son père et un cheval blanc qui comprend le langage des hommes. Cannü et le cheval se promettent l’un à l’autre. Désemparé, le père tue alors l’animal. Se sentant coupable, Cannü s’approche de la dépouille et se retrouve soudainement habillée de la peau du destrier qui l’emporte dans le ciel en direction du Printemps. Elle devient la déesse des vers à soie & la légende raconte qu’elle protège les femmes d’un amour médiocre et apporte la richesse. Car lorsqu’elle veut parler le langage des hommes, à la place des mots sort un long et très fin fil de soie source de prospérité pour ceux qui les cultivent.

Les superbes sérigraphies en noir et blanc de Elza Lacotte*** accompagnent avec force et délicatesse ce conte cruel et poétique. Le dessin plein de fougue ou de douceur sort du cadre, se déploie ou souligne avec sobriété l’onirisme et le lyrisme de cette histoire traditionnelle.

Deux autres albums jeunesse sont proposés par les éditions Le Ver à Soie :

Le petit arbre plume, de Pascale Graciet illustré par Elza Lacotte

 

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Une jolie histoire sur un arbrisseau qu’une tempête éloigne de sa famille et qui va réinventer sa vie dans une autre forêt. Ici, le dessin superbe se décline en rouge et noir sur fond vert. Lumineux !

&

Mon cousin Hugo par Coco des Amériques, ill.Elza Lacotte

 

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On retrouve l’esprit voyageur de l’illustratrice Elza Lacotte qui propose ici de très belles illustrations notamment des cartes du monde magnifiques et colorées pour accompagner un texte vif, intelligent, instructif et ludique.

Dans la collection 50 000 signes :

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Mamou de Angi Máté

Prix Sandor Brody en 2009

traduit du hongrois par Zsuzsa Kosza , illustrations de Elza Lacotte

éditions Le Ver à Soie – 77 pages – 2015 – 16 euros

Je m’en lassais vite et je crois que j’aurais même oublié ces pensées, si mamou n’avait pas été une aussi bonne trouveuse de grincements et une si bonne secoueuse de sommeil. Alors comme ça elle disait toujours les pères à mes oreilles trempées de sueur et rouges de sommeil. Alors, à chaque fois qu’elle tournait la mèche et qu’elle sortait le lit, je savais qu’il allait s’ensuivre du secouage et du réfléchir.

Un roman tendre, drôle et émouvant porté par l’imaginaire de la jeune narratrice et sa langue inventive. Ce langage de l’enfance qui pose des images et des sensations sur les situations et les personnes qui les entourent. Une vision impressionniste de la vie offerte à hauteur de cette petite fille qui vit seule avec sa grand-mère après le décès de sa mère. Une mort que Mamou, grand-mère revêche mais néanmoins attentive, semble reprocher à Angyella : « Puis, j’ai appris que je n’avais pas de père, que ma mère est morte. Et ça, mamou le disait comme si elle ne voulait pas le laisser échapper de sa bouche, serrée, et ses yeux ne m’aimaient pas ». Pour échapper à un quotidien triste et parfois violent, la narratrice laisse pousser des jardins sur ses genoux, devient cheval et accumule les bêtises. Mamou est aussi un roman contemporain venu de l’Est de l’Europe qui interroge la place de l’enfant sous les régimes autoritaires. Un très beau 1er roman à lire dès l’adolescence.

 

Gaëlle Pairel, coordinatrice de la FCLB

*Le Ver à Soie

http://www.leverasoie.com/

**Association Rhizomes

http://www.rhizomes-dz.com/

***Plasticienne diplômée de l’École régionale des Beaux-Arts de Rennes : https://elzalacotte.wordpress.com/