Jérôme Ruillier
D’après le le livre Mémoires d’immigrés de Yamina Benguigui
(ré)édition Sarbacane – 2019 – 20€
en collaboration avec Amnesty International et La Cimade
Quand on entre chez Renault, on regarde comment vous vous appelez. Si c’est Mohamed, on vous envoie à la chaîne. Khémaïs ou Mohamed, hein, c’est pareil !
Inspiré du livre de Yamina Benguigui Mémoires d’immigrés et de son documentaire éponyme désormais incontournables, ce roman graphique met en image la parole des acteurs et actrices de cette Histoire, croqués ici avec épure, expressivité et force. Cette succession de portraits contribue à rendre visible cette mémoire souvent méconnue, parfois volontairement ignorée. Une mémoire pleine de vie, d’espoir, d’engagement de ces pères, de ces mères et de ces enfants dont le destin est indissociable du nôtre. Une mémoire salvatrice, une mémoire entre deux rives :
A partir de ce moment-là, je n’ai plus regardé mon père de la même façon. J’ai pensé que la politique française s’était servie de son courage, car il lui en avait fallu beaucoup à ce simple paysan, analphabète, pour se faire pionnier, pour avoir le projet de traverser la mer, de s’exiler, seul, dans un pays inconnu avant de faire venir sa famille. J’ai pensé qu’il avait donné vingt ans de sa vie.
Myriem – Témoignage p.248 à 259
Tant que les lions n’auront pas de griots pour chanter leurs hauts faits, les histoires de chasse continueront d’être chantées pour la gloire des chasseurs.
Proverbe africain
Gaëlle Pairel, coordinatrice de la FCLB