Actualité
En partenariat avec La Maison de la poésie de Rennes
Meilleurs voeux 2018
Bonne Année 2018
En 2018
Continuons de partager nos lectures
A très bientôt pour le Printemps des poètes
Les arpenteurs
Témoins silencieux en Baie d’Audierne
Félix et Nicole Le Garrec
éditions Vivre tout simplement – 2017 – 28€
Depuis son enfance, Félix Le Garrec arpente cette plage de Tréguennec jouant dans ces « Blockhaus – casemates » qui deviennent, après la guerre, le terrain de jeux des enfants. Elle est sa plage, celle de sa famille, de ses amis, des cavaliers, des artistes qui s’y installent pour se nourrir du souffle du vent et de la force des marées. Ces témoins du conflit sont le fil conducteur de ce nouvel opus de Nicole et Félix Le Garrec. Lieux de mémoire & de vie, témoins des élans amoureux et des luttes anti-nucléaires, ces forteresses sont désormais investies par les peintres. Les photographies sont accompagnées par le texte de Nicole et quelques chansons de Mélaine Favennec.
Nous ressentions avec une certaine ambiguïté la puissance maléfique de ces murs épais, construits pour combattre, pour durer. Une puissance sans nuance, la force brutale. Quand la mer est devenue maîtresse, ces mastodontes sont apparus chaque jour un plus vulnérables à l’oeil nu. Les zébrures, les déchirures les ont « humanisés ». Certains persistaient à vouloir faire disparaître ces horreurs, mais leur dégradation visible s’accompagnait d’un intérêt naissant. Elles appartiennent au patrimoine, elles racontent l’histoire de la guerre, d’une Occupation de quatre ans qu’on ne doit pas effacer.
Les sept bigoudennes – Héol, artiste-peintre – usine à galets – Tréguennec
A nouveau, Nicole et Félix font oeuvre de mémoire sans jamais être nostalgiques.
Chez eux, le mouvement de la vie est permanent & vivifiant.
Ce livre est une invitation à la balade, de celles qui nourrissent l’âme et le corps
& que l’on aime à partager.
Big Bang familial
Granville Falls
Marc Gontard
L’Harmattan – 2017 – 20€
Ma vie actuelle est une suite de pages blanches
Ned s’ennuie, sa femme Claire aussi, ses enfants peut-être. Le rien – confortable – envahit leur quotidien. Le silence s’installe. De ces silences épais qui précèdent l’explosion. Chaque protagoniste est alors violemment propulsé dans une réalité qui le révèle à lui-même. Un Big Bang aussi ravageur que rédempteur. Le hasard les propulse l’un et l’autre dans des univers singuliers d’où jaillissent la métamorphose. Ned retrouve le sens et goût de la vie en partageant celle des indiens cris. Claire se découvre & se consume dans une relation passionnelle et charnelle avec une femme vénéneuse.
Et si les trous noirs n’étaient que des voies de passage ouvertes sur un autre univers. Un univers différent ? Ou rien ne serait identique à ce que nous connaissons…Un autre monde, accessible à partir du premier, où, après l’expérience mystérieuse du trou noir, tout serait à recommencer ?
Un roman noir, glaçant et glacé qui se raconte à deux voix et
nous interroge sur le sens de la vie et celui de nos choix.
Au nom des filles, des mères et de la Tchécoslovaquie
Giboulées de soleil
Lenka Hornakova – Civade
Alma Editeur – 2016 – 16€
Prix Renaudot des Lycéens 2016
La ligne intitulée nom du père est vide. Chez moi, elle est vide, la ligne est blanche. Piqûre de rappel, je ne suis pas comme les autres. Je m’en fous, de porter le nom de jeune fille de ma mère, de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère. J’en suis même fière.
Mais dehors, avoir un vide sur un acte de naissance ça pèse.
Les Giboulées de soleil est un roman choral qui dessine l’histoire contemporaine de la Tchécoslovaquie. De la fin de la deuxième guerre mondiale à la chute de l’empire soviétique, les destins de Magdalena, Libuse et Eva incarnent cette chronique passionnante d’un pays en reconstruction. De mère en fille, leurs vies se déroulent depuis l’auberge familiale de ce village tchèque situé à côté de la frontière autrichienne. La violence et l’amour tissent leur quotidien marqué par la domination et l’absence des hommes. Elles vont survivre à toutes les épreuves et, de génération en génération, d’aiguilles en fils rouges, elles s’affranchissent du regard des autres
et conquièrent leur liberté.
Ces voix qui se racontent composent trois superbes portraits de femmes
en prise avec le souffle de l’histoire.
La broderie m’aide. Pour oublier ou me souvenir.
J’ai appris à enfiler les événements que je veux oublier en même temps que le fil et, au fur et à mesure que le motif prend forme sur le tissu,
l’événement se transforme en motif.Les giboulées de soleil est un beau roman à transmettre
Gaëlle Pairel, coordinatrice de la FCLB
Moby Dick
MOBY DICK
Herman Melville – Anton Lomaev
Sarbacane – 2017 – 29,90 €
Tout cela – cette baleinière, cet équipage mystérieux – prouvait que le capitaine Achab avait bien l’intention de contribuer lui-même, de sa main, à la destruction de Moby Dick.
Ismaël le narrateur s’embarque avec son nouvel ami, Queequeg, sur le Pequod, navire de la vieille école, plutôt petit que grand, avec l’air d’un monstre griffu. Ce navire est mené par le capitaine Achab obsédé par l’envie de se venger de Moby Dick depuis que cette baleine blanche lui a arraché une jambe. Devenu unijambiste, il lance son équipage dans une course-poursuite qui se révélera terriblement meurtrière.
Le dessin d’Anton Lomaev, ses teintes bleutées et ocres illustrent avec force la tension oppressante de ce roman noir et glaçant. Au-delà de l’épopée meurtrière, Moby Dick est aussi le récit d’une époque, d’une pêche baleinière qui confrontait hommes et cétacés lors de combats livrés sans merci, de vies dangereuses et solitaires menées par la nécessité de survivre.
Un conte cruel et fantastique à redécouvrir
à travers une illustration somptueuse
Gaëlle Pairel, coordinatrice de la FCLB