LOUISE EN HIVER
Jean-François Laguionie
Les éditions de l’oeil, novembre 2016, 25 euros

Le film éponyme est actuellement en salle

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J’ai…J’ai commencé à lui raconter les…les rêves que je fais depuis quelques jours.
Est-ce que ce sont mes souvenirs ?
ça ne prévient pas, ça…ça vient doucement, comme de petites vagues…mystérieuses

 

Voyage onirique et immobile, LOUISE EN HIVER est une superbe succession de tableaux à la gouache qui nous plonge dans l’atmosphère irréelle d’une station balnéaire abandonnée. Métaphore de la vie ou non, Louise a raté le train et doit s’organiser pour survivre entre tempête, solitude et vieux souvenirs. Sa mémoire est brinquebalante comme cette cabane de plage qui l’abrite désormais mais l’arrivée d’un autre naufragé, le chien Pépère, va lui rappeler sa vie d’avant alors qu’elle était jeune, cruelle et insouciante. Pour le reste, elle ne sait plus :

Dis, Pépère…Tu crois qu’on peut être puni pour avoir oublié la moitié de sa vie ?…

L’ambiance de la mer est superbement reproduite dans ces couleurs de sable, de ciels et d’horizons, dans le grain des éléments restitué par un très beau papier. Aube et coucher du soleil, pêche à la crevette, paysages déserts et balade nocturne, on savoure la douceur et la nostalgie qui se dégagent des images et du texte. La solitude est désirée quand elle s’accompagne de liberté. Elle est aussi douloureuse quand elle a le goût de l’abandon. Louise se tient désormais à l’écart d’un monde qui semble ne plus la concerner mais s’attache profondément à ce chien qui ressemble à un tas de chiffons. Cette amitié bouleversante leur offre à chacun l’envie de partager l’hiver de leurs vies.

1er juillet Pleine lune…marée de 115 ! On a décidé de vivre, Pépère et moi.