Jeff Sourdin
Pierre Jourde

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La Part Commune – Rennes – 2014 – 15 €

 

Le plus beau moment de la journée se produisait alors : ma mère sortait de son cabas les grandes brioches au sucre que nous avions tous oubliées et, dans la chaleur rassurante de la cuisine, nous croquions dedans. La brioche avalée, mon père se levait bon il faut s’y remettre et nous l’imitions tous. Les vaches nous attendaient et le quotidien reprenait son cours, égal et régulier.

 

A la mort de son père, désormais orphelin, le narrateur revient dans la ferme de son enfance dont il vient d’hériter. Il se remémore cette vie de labeur, cette vie de taiseux où l’on fait sans dire, où l’on ressent sans partager, où l’on a peu de temps pour la famille et les loisirs. Peu à peu, la tristesse laisse la place aux souvenirs heureux : la foire Saint-Martin, la naissance d’un veau, un repas de famille du côté de la mère. Après des années qui semblent vides de sens, ce fils de paysans retrouve le goût de la campagne, le goût de son enfance, le goût de vivre.

Je me sens tout neuf.

Ce monologue d’un adulte, redevenu cet adolescent timide et obéissant à la seule vue d’un lève-patate, nous happe dès les premières pages. Mélancolique et drôle, le narrateur nous raconte le monde rural à coup de scènes de vie et de dialogues avec le père Rossignol, un ancien qui parle et transmet l’histoire, le savoir-faire, l’esprit des gens de la terre. Au fil des pages, le monde rural se devine à la fois laborieux et infiniment vivant. Par touches impressionnistes, Jeff Sourdin donne vie à ses personnages, aux paysages, à ce quotidien nourri de moments simples, à cette part d’invisible où se niche l’évidence d’être là. Ce texte touchant et généreux est accompagné par les pointes sèches de Pierre Jourde, délicates et poétiques.

Dans le cadre de la huitième édition de
Libres en littérature
consacrée cette année à la nature
Le café-librairie Gwrizienn
et la Fédération des Cafés-librairies de Bretagne
ont le plaisir d’accueillir Jeff Sourdin

Le vendredi 23 novembre 2018 à 19h30

Gaëlle Pairel, coordinatrice de la FCLB