Deux rencontres-lectures et un atelier avec :

Olivia TAPIERO
Mardi 26 mars à 18h30
Le Temps qu’il fait – Mellionnec


Valérie LINDER
Samedi 30 mars à 15h30 atelier et à 18h30 rencontre
Le Bateau livre à Pénestin

Olivia Tapiero est une autrice et traductrice importante du Québec. Rédactrice en chef de la revue de création littéraire Moebius, elle publie dans plusieurs revues dont Muscle éditée et co-dirigée par Laura Vazquez et Roxana Hashemi. Son premier roman a reçu le prix Robert-Cliche en 2009 : Les murs (Vlb éditions). Elle est aussi l’autrice de Phototaxie, un roman écrit dans une grande liberté de formes, publié en 2017 par Mémoire d’encrier. Ses textes hybrides défient les genres et proposent d’autres manières d’aborder le monde et d’en faire partie. Cette rencontre, ponctuée de lectures d’extraits, s’intéressera principalement à sa dernière publication Rien du tout, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général et au Grand Prix du livre de Montréal en 2021. Elle convoquera également ses autres textes, ce qui sera l’occasion de présenter son projet d’écriture en cours.

Rien du tout
Un récit de fragments, de sédiments de textes qui se partagent entre essai et poésie. Olivia Tapiero explore par une écriture percutante l’histoire familiale. Elle convoque les mémoires et silences constitutifs d’un héritage de violences des corps, de la langue, de l’Histoire. Son désir de dissolution vacille entre tout et rien, il cherche le milieu, là où ça frictionne encore. L’écriture devient sismographe et enregistre ce qui disparaît pour ne rien oublier.

« Il y a des zones mortes au fond de la mer comme au fond du corps. Des sites inaccessibles, hypoxiques et engourdis. Des lieux d’oublis, d’anesthésies. C’est de là que j’écris. C’est ça qui écrit en moi. C’est un lieu difficile et solitaire, un lieu qui cherche sans conclure, et où on ne peut rien citer, à peine respirer. »
(p.19. Rien du tout, éd. Mémoire d’encrier)


Poésie et images sont au cœur de ces rencontres avec Valérie LINDER. Illustratrice, plasticienne, elle enseigne et multiplie ses collaborations avec des poètes : Amandine Marembert, Albane Gellé, etc. Sa technique favorite, l’aquarelle et les crayons de couleur, lui apporte une grande liberté d’expression. Sa palette colorée expérimente un langage avec sa propre grammaire.

Autrice, Valérie Linder écrit et illustre ses livres dédiés à toutes les générations. De nombreuses maisons d’édition ont été séduites par son travail : Esperluète, Chandeigne, CotCotCot, L’Ail des ours, l’Atelier des Noyers, Cadex… Éditrice, elle crée Dès ce matin et auto-édite notamment Chorégraphie de papier ainsi qu’un tryptique de Leporellos : De l’air à elle, Amiesoeurs, Je suis rivière et une vingtaine de collections de cartes postales.

Dans l’œuvre de Valérie Linder, la poésie est partout et à la portée de chacun et chacune. Elle s’immisce et s’observe dans la vie, la nature, l’amitié, la famille. Autant de thèmes et de « gestes » qui s’exécutent, se transmettent : ceux de l’écriture, du dessin, et ceux par exemple du quotidien, que l’on retrouve dans la collection des Gestes éditée par Esperluète.
Valérie Linder présentera des extraits de ses livres pour partager son travail de traduction passant du texte à l’image et inversement. Elle animera également des ateliers qui montreront tout l’intérêt qu’il y a d’entrelacer images et poésie.

« Lézarde ou trait de crayon.
Ocre rouge dérobé au mur
ou à la palette.
Eau trouble du pinceau
ou eau verte des canaux :
c’est la peau sensible
de la ville qui vibre sous
les doigts de la voyageuse.
Vous reprendrez bien
une tasse de couleurs… »

(Venise rose le soir, éd. Atelier des Noyers)

Crédits photographiques respectifs : Hubert Linder, Clara Houeix